jeudi 10 janvier 2008

El Peñon, l'ancien fort Espagnol


En 1510, après la prise de Bejaïa par les Espagnols, Alger devient tributaire de l'Espagne catholique et lui livre un des îlots qui barrent le port pour échapper à la destruction. C’est D. Diego de Vera, commandant de la flotte de la Méditerranée qui fut chargé d’occuper la petite île des Beni-Mezrena (El Peñon de Argel, comme l’appelaient les Espagnols) et d’y bâtir une forteresse en 1510.
C’est donc avec le consentement des habitants d’Alger, qui fournirent les matériaux nécessaires et travaillèrent même avec les soldats espagnols que ce château fut construit. Contrainte, en 1511, El-Djazaïr signera un traité reconnaissant l'autonomie du Penon. La perte progressive de l'autorité de la ville devant l'occupation du Penon par les Espagnols sera alors sentie de manière rude.

Après la mort de Ferdinand V dit le catholique en 1516 et pour échapper au traité qui engageait Alger à payer un tribu annuel à l’Espagne, Selim Ettuemi fait appel au corsaire ottoman d’origine grec Arroudj Barberousse pour les déloger. Après de nombreuses tentatives de reconquête, ce dernier cédera le pouvoir à son frère Khayr al-Din qui treize ans plus tard en 1529/1530 détruira le Penon grâce à son artillerie.


La forteresse du Peñon fut ainsi rasée à l’exception de deux tours. Une partie des occupants espagnoles fut tuée l’autre aura été réduite à l’état d’esclave. Des chrétiens furent alors enrôlés pour s’occuper à combler le canal entre l’île et la terre ferme et former un Môle de 200 mètres, large de 25 mètres et haut de 4 mètres. Le môle marquait alors le début du port de guerre de la Régence. En 1541, sous le gouvernement de Hassan Pacha une tour qui abrite l'actuel Phare fut construite sur les ruines du Penon.


Le môle connaîtra de nombreuses modifications au cours de la présence ottomane et française pour devenir l'actuelle Amirauté. Celle ci abrite aujourd'hui une caserne de la marine.

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